« L’Amérique post-Trump ». L’expression a fleuri dans les journaux et les publications en ligne au lendemain de l’investiture de Joe Biden comme président des États-Unis en janvier 2021. Elle véhicule l’idée d’une rupture, mais aussi d’’une parenthèse qui s’achève dans l’histoire politique des États-Unis. Ce numéro montre toutefois une réalité bien plus complexe, tout aussi surprenant et peu conventionnel qu’ait pu être le mandat d’un président pour le moins atypique. À la lumière des analyses, on comprend que Donald Trump n’était que le révélateur de tendances de fond qu’il a intuitivement su capter et exploiter à son avantage, mais qu’il a aussi contribué à amplifier, notamment l’extrême polarisation politique du pays, avec des effets durables. À l’heure de la préparation des élections de mi-mandat, rien ne permet d’affirmer que l’ère Trump soit terminée, bien au contraire. Et si Joe Biden a clairement signifié le retour en grâce du multilatéralisme par un « America is back ! » (l’Amérique est de retour) à son arrivée en Europe, on comprend que l’obsession pour la montée en puissance de la Chine et la priorité donnée aux intérêts américains sont là pour durer.

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