École et antisémitisme après le 7 Octobre : réalités, ressorts et interprétations
par Lucie Vouzelaud
Résumé :
La dénonciation de la recrudescence de l’antisémitisme à l’école a pris la forme depuis le début des années 2000 de polémiques sur la mesure du phénomène, son analyse et ses « instrumentalisations », au mépris de l’accumulation du savoir scientifique et de l’efficacité des politiques publiques. Après le 7 octobre 2023, face à ce que beaucoup d’acteurs du monde scolaire français décrivent comme une « vague antisémite », l’institution peine à mesurer le phénomène et à répondre aux besoins des enseignants qui se retrouvent en première ligne pour décrypter la situation au Proche-Orient avec des élèves en demande d’explications, mais aussi à leur donner des clés de compréhension de ce qui relève de l’antisémitisme. Cet article propose, à partir d’une analyse partielle des « faits d’établissement » et d’entretiens avec des acteurs du monde scolaire, d’analyser la plasticité des mythes antijuifs mobilisés dans les classes, dans ce que l’on peut analyser comme un « moment antisémite ».
Abstract : French school and antisemitism after October 7 : realities, triggers and analysis
Denunciation of the resurgence of antisemitism in schools has, since the early 2000s, taken the form of polemics over the measure of the phenomenon, its analysis and its “instrumentalisation”, to the detriment of the accumulation of scientific knowledge and the efficiency of public policies. After October 7, 2023, in the face of what many in the french school world describe as an “antisemitic wave”, the institution is struggling to measure the phenomenon and to respond to the needs of teachers who find themselves on the front line in deciphering the situation in the Middle East with pupils who are demanding explanations and to give them keys to understanding what is antisemitic. On the basis of a partial analysis of “school facts” and interviews with people involved in the school world, this article proposes to analyse the plasticity of the anti-Jewish myths mobilised in the classroom in what can be analysed as an “anti-Semitic moment”.
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