Sahara : perspectives et illusions géopolitiques
par Yves Lacoste
Résumé : Sahara : perspectives et illusions géopolitiques
La guerre qui se déroule dans le nord de la Libye incite à s’interroger sur l’évolution possible de l’ensemble du Sahara et sur sa place dans la géopolitique mondiale. Cet ensemble de plaines et de plateaux a les dimensions de la Sibérie que Mackinder a dénommé le heartland, le soi-disant « pôle de l’Histoire ». Le présent article procède de mon hypothèse, qu’après Kadhafi, les djihadistes vont considérer le Sahara comme un nouveau heartland, puisqu’ils veulent faire l’unité du monde musulman. Outre le Sahara, celui-ci comprend un autre grand ensemble de déserts, de l’Arabie à l’Asie centrale qui se prolonge jusqu’en Mongolie. Il n’est pas inutile de comparer sur les temps longs ces deux grands ensembles : entre eux, une différence géologique majeure : le Sahara (6000 km) est relativement plat, alors que les déserts d’Asie sont séparés les uns des autres par de grandes chaînes de montagnes, car la plaque eurasiatique a subi de nombreuses cassures. Différence climatique : le Sahara est un désert chaud ; les déserts d’Asie (sauf l’Arabie) sont des déserts à hiver froid : l’été, les pasteurs montent vers les pâturages d’altitude et de grosses oasis de piémont profitent de la fonte des neiges. Le Sahara par sa taille et son unité suggère qu’il pourrait être un heartland, bien que ses peuples aient eu un rôle bien moins important que ceux d’Asie centrale.
Article complet
L’institut Français de Géopolitique offre des formations de master intenses, exigeantes et passionnantes !
Hérodote est historiquement liée à la formation en géopolitique (master et doctorat) de l’Université Paris 8 — Vincennes - Saint-Denis, l’Institut Français de Géopolitique (IFG) où ont enseigné son fondateur Yves Lacoste, sa directrice Béatrice Giblin (également fondatrice de l’IFG), et une partie importante de l’équipe de la revue.
La première année est consacrée à la formation à et par la recherche, qui est au cœur du projet intellectuel et citoyen de l’École France de Géopolitique. Les étudiants et les étudiantes doivent écrire un mémoire de recherche d’une centaine de page appuyé sur une enquête de terrain d’un mois en autonomie. Un accompagnement fort leur est proposé pour favoriser leur réussite durant cette année si différente de leurs expériences précédentes.
En seconde année, quatre spécialisations professionnalisantes sont possibles : géopolitique locale et gouvernance territoriale, géopolitique du cyberespace, nouveaux territoires de la compétition stratégique, analyse des risques géopolitiques et environnementaux. Toutes ces spécialisations sont ouvertes à l’alternance, et la majorité des étudiants et des étudiantes a désormais un contrat d’apprentissage. Celles et ceux qui souhaitent faire une seconde année de recherche le peuvent, notamment en préparation d’un projet de doctorat.
Avec 85 places en première année, le master de l’IFG offre aussi une véritable vie collective de promo, animée notamment par une association étudiante dynamique. Les étudiantes et étudiants viennent de nombreuses formations et disciplines, notamment : géographie, d’histoire, de droit, de sociologie, de science-politique, Économie et gestion, langues (LLCE/LEA) ou de classes préparatoires.
Les candidatures en première année de master se font exclusivement via la plateforme nationale monmaster.gouv.fr du 26 février au 24 mars 2024. Toutes les informations utiles se trouvent sur le site www.geopolitique.net. En deuxième année, les candidatures doivent passer par le site de l’Université. L’IFG n’offre pas de formation au niveau licence.