Du « British Exit » à l’« American Brexit » : les perspectives incertaines d’une défense européenne autonome

par Jean-Sylvestre Mongrenier

Le 23 juin 2016, le vote du « Brexit » (British Exit) a provoqué un choc. Selon certaines analyses, le départ des Britanniques ouvrirait la possibilité de nouvelles avancées sur le plan de la Politique de sécurité et de défense commune de l’UE (PSDC). Un « noyau dur » d’États regroupés autour de Paris et Berlin pourrait instituer une Europe politique et militaire. La thèse suscite le doute. L’opposition de longue date du Royaume-Uni à une défense européenne susceptible de concurrencer l’Otan ne doit pas dissimuler les contradictions entre les autres États membres. À bien des égards, l’atlantisme demeure le point de référence. Certes, les incertitudes ouvertes par l’élection de Donald Trump (un American Brexit ?) incitent à un plus grand effort militaire commun, mais le projet de défense européenne bute sur une vérité mise en évidence par la théorie des biens publics : sans acteur hégémonique, un but collectif ne débouche pas toujours sur une action collective. Dans l’immédiat, l’objectif est donc de développer une Europe des capacités militaires plutôt qu’une défense européenne. Cela permettrait aussi de renforcer le pouvoir de négociation des alliés européens dans la relation transatlantique.

Abstract : From the « British exit » to the « American Brexit » : The uncertain perspectives of an autono­mous European defense

On the 23rd of June 2016, the Brexit caused a shock in Europe. According to some analyses, the departure of the United Kingdom would open up the possibility of a new step for the European Union Common Security and Defense Policy (CSDP). Paris and Berlin could form a core group and shape a political and military Europe. This theory should be questioned. The long-­standing opposition of the United Kingdom to a European Defense that might challenge NATO must not hide contradictions and conflicts among the other EU member states. In many ways, Atlanticism still constitutes the essential reference point. Surely, the uncertainties linked to the election of Donald Trump (an « American Brexit » ?) incite to a bigger joint military effort but the project for European defense is undermined by what the theory of public goods puts into evidence : without a hegemonic actor, a collective purpose does not always means a collective action. In short term, the goal is to develop a Europe with military capabilities rather than a European defense. This would also strengthen the negotiating power of the European allies in the transatlantic relationship.

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