L’Union européenne à la recherche de sa sécurité énergétique
par Léa Gobin, Noémie Rebière
Résumé :
L’Union européenne fait face à une crise énergétique de grande ampleur, amplifiée par la guerre russo-ukrainienne. Pour répondre à l’objectif politique qu’elle s’est fixé de se soustraire aux importations énergétiques russes à horizon 2027, l’UE cherche à accélérer la mise en œuvre à la fois de sa stratégie de décarbonation et de sa politique de sécurité énergétique en diversifiant ses sources, ses voies et ses moyens d’approvisionnement. Pour ce faire, elle doit construire de nouvelles infrastructures énergétiques clés, tels des terminaux gaziers, des interconnexions ou des stations de stockage. Celles-ci nécessitent des investissements conséquents et de long terme, qui sont incompatibles avec l’objectif européen d’être neutre en carbone en 2050. Les priorités géopolitiques semblent précéder les ambitions climatiques des pays européens et, malgré une baisse globale des consommations énergétiques due à l’envolée des prix, la part des énergies fossiles dans le mix européen restera à moyen terme largement prédominante.
Abstract : The European union looking for its energy security
The European Union is facing a major energy crisis, exacerbated by the Russian-Ukrainian war. To meet its political objective of avoiding Russian energy imports by 2027, the EU seeks to accelerate the implementation of both its decarbonization strategy and its energy security policy by diversifying its sources, routes and means of supply and turning to alternative suppliers, including the United States. To do so, it must build new key energy infrastructure, such as gas terminals, interconnections or storage stations. These require substantial and long-term investments, which are incompatible with the European goal of being carbon neutral by 2050. Geopolitical priorities seem to precede European countries’ climate ambitions and, despite an overall decrease in energy consumption due to soaring prices, the share of fossil fuels in the European mix remains largely predominant at a mid-term.
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