Fracture sociale ou fracture nationale ? De la gravité des violences urbaines de l’automne 2005

par Béatrice Giblin

Les émeutes de la fin octobre 2005 ont été perçues par une majorité de Français comme une crise très grave. À gauche, on a eu surtout le souci d’insister sur la fracture sociale, en accusant ceux qui notaient le rôle des Noirs et des Maghrébins de vouloir « ethniciser » les événements, et de rappeler que le problème était avant tout la misère et rien d’autre. L’image très négative de certains quartiers de banlieue, et donc de sa population, est aussi due au comportement violent et oppressant que font peser des bandes de jeunes hommes sur la population du quartier, et ce depuis la fin des années 1970. Le départ de ceux qui en ont les moyens a contribué à amoindrir la mixité non pas sociale mais « ethnique ». Dans ce contexte, un séparatisme territorial, qui favorise le processus de séparation avec la nation, se développe. Or la gauche refuse de poser clairement la question du devenir de l’unité nationale, comme le prouve le retrait du rapport de Malek Boutih sur l’immigration, contribuant ainsi à renforcer l’ancrage de l’extrême droite à qui est laissé le champ du discours sur la nation.

Abstract : Social or national inequalities ? The seriousness of the urban violence autumn 2005

The riots at the end of October 2005 were perceived by the majority of the French population as a very serious crisis. Left-wingers insisted mainly on the social inequalities, accusing those highlighting the role played by Blacks and North-Africans to make the events an ethnic issue, and on reminding that the problem is misery and nothing else. The very negative image of some neighbourhoods in the suburbs and thus of its population, is also due to the violent and oppressing behaviour that some groups of young men weigh on the population of the neighbourhoods, and that since the end of the 70s. The fact that those who can afford it leave contributed to lessen the mixed nature on an ethnic aspect but not social. In this context, a territorial separatism is developing, favoring the process of separation from the Nation. But the leftwing refuses to clearly ask the question on the future of a national unity, like the withdrawal of the Malek Boutih report on immigration proves it, thus contributing to the anchorage of the extreme right discoursing on the Nation.

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