De l’utilité politique de l’accusation de « pillage » : le cas des multinationales de l’eau en Argentine, l’exemple de Córdoba
par Aziza Akhmouch
Suite à la crise de 2001, les multinationales installées en Argentine ont été la cible d’attaques régulières de la part des pouvoirs publics. Dans un contexte de paupérisation massive - notamment de la classe moyenne - la radicalisation du discours de l’administration Kirchner (2003-2007) a trouvé un écho très marqué dans l’opinion publique. La multinationaleétait ainsi perçue comme un « pilleur » qui, après s’être enrichi pendant des années, ne respectait plus son cahier des charges. La dévaluation du peso a en effet bouleversé la donne et sonné le glas des agencements plébiscités sous le ménémisme (1989-1999). En particulier, l’eau et l’assainissement ont fait l’objet des attaques les plus virulentes. Mais, outre le retournement de la conjoncture économique, des facteurs politiques expliquent également ce haut degré de conflictualité ainsi que le départ desopérateurs privés à l’issue de renégociations infructueuses. Le cas de Córdoba démontre notamment comment l’affrontement avec le concessionnaire a servi des stratégies politiques locales.
Abstract : The political benefit of “spoiling” accusations : The case of water multinationals in Argentina, the example of Córdoba
After the 2001 crisis, the multinationals settled in Argentina were subject to regular attacks from public authorities. In a context of massive impoverishment - especially of the middle class - the radicalisation of the political discourse of the Kirchner administration (2003-2007) found a relatively marked echo in the public opinion. The multinational was then perceived as a “spoiler” that had made a lot of money during several years but was no longer respecting its contractual commitments. The devaluation of the peso actually changed the framework for private sector participation and definitely put an end to the arrangements favourered by the Menem government (1989-1999). In particular, themost virulent attacks were targeting the water and sanitation sector. But apart from the economic downturn, political factors also contribute to explain this high degree of conflicts and tensions, as well as the withdrawal of private operators after fruitless renegotiations. The case of Córdoba is relevant to demonstrate to what extent the attacks against the private operator could serve local political strategies.
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