Caucase : la marche turbulente de la Fédération de Russie
par Jean Radvanyi
En dépit de la normalisation autoritaire de la Tchétchénie, le Caucase-Nord demeure la région la plus fragile de Russie, perpétuellement soumise à des tensions récurrentes, attentats, confrontations violentes entre les forces de l’ordre et divers groupes contestataires, nationalistes ou islamistes radicaux. Les tensions récentes survenues dans pratiquement toutes les républiques du Caucase surviennent dans un contexte de crise économique et sociale que n’ont pas encore réduit les importantes dotations budgétaires fédérales. C’est que l’efficacité de l’action gouvernementale se heurte ici à un système de pouvoir qui, plus encore que dans le reste du pays, repose sur des alliances de clans, des pratiques de corruption que dénoncent régulièrement les islamistes. Alors que les interférences entre les deux versants de la chaîne ont été encore accentuées par la guerre d’août 2008, qui a vu la Russie reconnaître la sécession de l’ A bkhazie et de l’Ossétie du Sud de Géorgie, Moscou peine à dégager une stratégie de stabilisation efficace.
Abstract : The Caucasus : The Turbulent March of the Russian Federation
Despite the authoritarian normalisation of Chechnya, the Northern Caucasus remains Russia’s most fragile region, perpetually subjected to recurring tensions, assassination attempts, violent confrontations between the forces of order and diverse contestatory groups, nationalists and radical Islamists alike. The tensions that have recently surfaced in practically every republic of the Caucasus arise in the context of a socio-economic crisis that important federal budgetary allocations have not yet contained. The reason : the effectiveness of government action clashes here with a power-system that, even more than in the rest of the country, rests upon clan allegiances, practises of corruption regularly denounced by the Islamists. While the interferences between the two sides of the chain have been further accentuated by the war of August 2008, which saw Russia recognize the secession of Abkhazia and South Ossetia from Georgia, Moscow is struggling to find an efficient stabilization strategy.
Tweeter cet article Suivre @RevueHerodote sur Twitter