Riz, terre et eau du Lango : la lente émergence d’ un territoire hydraulique ougandais
Résumé
Le périmètre rizicole d’Olweny dans le nord de l’Ouganda est une opération d’aménagement du territoire destinée non à réduire l’insécurité alimentaire nationale mais à améliorer les revenus paysans pour réduire les disparités entre les agriculteurs et les urbains, les nordistes et les sudistes. Ce projet hérite de deux phases antérieures qui se sont soldées par des échecs à cause, d’une part, de l’insécurité civile qui a régné en Ouganda et plus particulièrement dans le Lango depuis 1980, et, d’autre part, des erreurs de conceptions initiales. En 2014, dans le cadre de la démocratie pluripartite, la réhabilitation du projet participe de la stratégie du pouvoir pour conquérir l’électorat du Nord, traditionnellement dans l’opposition. Localement, le projet pose trois enjeux. Le premier est l’émergence d’un consensus autour de la gestion du projet et d’une mise en cohérence des pratiques agraires, le second concerne l’obligation d’augmenter le capital travail. Enfin le troisième concerne la marchandisation de la terre qu’accélère le projet.
Abstract : Lauriane Gay and Bernard Calas, Rice, land and water : the slow rising of an hydraulic territory in Uganda
The Olweny rice scheme in northern Uganda is part of regional planning projects aiming at increasing the farmers’ incomes to reduce the regional gap between northerners and southerners and between farmers and urban dwellers. This project inherits from two previous phases that have been unsuccessful due to Northern Uganda civil insecurity and war, to mismanagement and to initial designs imperfections. In 2014, in the context of a multi-party democracy, the rehabilitation of the project is part of the strategy of power to conquer the electorate of the North, traditionally restive. Locally, the project raises three issues. The first is the emergence of a consensus on project management and a coherence of agricultural practices, the second concerns the obligation to increase the capital work. Finally, the third concerns the commodification of land accelerated by the project.
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