169 — Regards Géopolitiques sur l’Iran
(Second trimestre 2018)
Le retrait des Américains d’Irak en 2011 a permis à l’Iran d’être un acteur majeur de la dynamique géopolitique moyen-orientale. 2011 est aussi la date à partir de laquelle le gouvernement iranien décide de soutenir sans faille son fidèle allié syrien. Cependant, bien avant 2011, l’Iran était présent au Moyen-Orient : dès 1982, à la suite de l’invasion israélienne du Sud-Liban où les chiites sont nombreux, le gouvernement iranien décide de les soutenir en créant le Hezbollah. Doit-on pour autant parler d’un axe chiite Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth contrôlé par l’Iran ? L’image de l’archipel est sans doute plus juste. En revanche, le risque d’un engrenage géopolitique dans la région est possible, tout comme le dérapage des tensions – jusqu’ici contrôlées – entre Iran et Israël, à la suite du non-renouvellement de l’accord nucléaire par Donald Trump, soutenu par le roi d’Arabie saoudite. Quelle sera l’attitude des autres dirigeants signataires de cet accord (France, Allemagne, Russie, Chine) ?
En outre, cette suspension probable de l’accord nucléaire aura certainement des conséquences sur la situation intérieure de l’Iran : les Iraniens verront leur souveraineté menacée par les Occidentaux, ce qui risque de renforcer le sentiment nationaliste. Cela participerait à diluer les revendications économiques et sociales exprimées à la fin de l’année 2017, au moins pour quelques temps, mais redonnerait de la force aux conservateurs opposés à cet accord. Toutefois, la société iranienne continue d’évoluer y compris dans son fonctionnement politique, en particulier au niveau local.
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