113 - Territoires de Pouvoirs en France
(second trimestre 2004)
Ce numéro d’Hérodote met l’accent sur l’étude du pouvoir et de l’exercice de la citoyenneté, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau local. Les résultats des élections régionales de mars 2004 furent une énorme surprise : vingt régions sur vingt-deux en métropole ont un conseil régional de gauche. La participation inattendue, le vote utile pour les partis de gouvernement prouvent que les conséquences déplorables du vote du 21 avril 2002 restaient en mémoire. C’était également un vote sanction contre la politique du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, mais cette mobilisation signifie peut-être aussi que la région est désormais perçue comme une instance de pouvoir utile. Ces élections ont une fois de plus confirmé l’ancrage du Front national, et sa progression sur de nouveaux territoires, signe que les raisons du vote pour l’extrême droite sont très diverses. Un des ressorts de ce vote reste l’insécurité, parfois si forte que l’on parle de territoires de non-droit. Qui exerce le pouvoir sur ces territoires très réduits, l’espace public d’une partie de cité ? Comment est-il conquis et par qui ? Quels en sont les effets sur le territoire concerné ? Avec la décentralisation et le développement de l’intercommunalité, les rapports de pouvoirs entre collectivités territoriales sont en train de changer, ce qu’illustrent les nouvelles relations entre Paris et sa banlieue. Mais si les pouvoirs locaux s’accroissent, les marges de manœuvre des politiques à l’échelle nationale semblent se réduire comme peau de chagrin, du fait du renforcement de l’hégémonie américaine, accélérateur puissant de la mondialisation. C’est pourquoi le mouvement altermondialiste rencontre une telle sympathie en France, la figure « gauloise » de José Bové contribuant à son succès médiatique. Mais il faut s’interroger sur les fondements de certaines prises de position.
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